LE MOT DE LA RENTRÉE
La rentrée des Tréteaux de l’Enfance 2019 était placée sous le signe de la fougue.
Encore imprégnés des magistrales Scènes de l’Enfance 2019, les premières qui se jouaient à Bayon, nous étions gonflés d’envie, de courage, et nous avions la certitude que notre théâtre de l’enfance continuerait son beau voyage, toujours plus engagé, toujours plus grand, plus exigeant, plus généreux… Car comment imaginer que notre machine extraordinaire puisse tomber en panne ?
Et puis, nous l’avons tous vécu, le terrible mois de mars 2020. L’inconcevable, l’impensable, l’inimaginable confinement mondial, un film de science-fiction au scénario inédit. La machine s’est arrêtée net. Plus de contacts, plus d’embrassades, plus le droit d’être ensemble, plus d’enfance, plus d’acteurs, plus de spectateurs, plus de théâtre… seulement la tristesse et la frustration, l’angoisse et l’incertitude, la colère envers l’inconnu, et enfin, la patience.
Eh bien, nous l’avons été patients. Nous avons attendu que le monde aille mieux, et il est allé mieux même si aujourd’hui, il rechute. Mais nous, aujourd’hui, nous sommes impatients. Nous pourrions attendre encore pour nous retrouver, car nous savons bien que notre pratique artistique va difficilement s’adapter aux contraintes sanitaires. Nous pourrions attendre, oui c’est vrai… Mais attendre quoi ?
La vie sociale et économique a repris son cours en s’adaptant comme elle a pu, notre vie théâtrale va reprendre son cours en s’adaptant comme elle pourra.
La rentrée des Tréteaux de l’Enfance 2020 ne sera pas placée sous le signe de la fougue, car il nous faudra être prudents, faire attention les uns aux autres, mais elle respirera le bonheur de se retrouver et de jouer ensemble comme nous l’avons toujours fait.
Aussi, nous adopterons un protocole comme la loi l’exige et nous essaierons d’allier notre pratique du théâtre avec les mesures sanitaires du moment.
Le monde entier a besoin de culture, nous avons besoin de culture et la culture a besoin de nous.
Alors, à cheval, nous partons vers l’inconnu !
Julia